L'Agent immobilier - minisérie [décryptage]
24/4/2020
Refusée dans leur pays (Israël), c’est en France que Etgar Keret et Shira Geffen (Caméra d’Or à Cannes en 2007 pour le film Les Méduses) ont trouvé le financement pour produire L’Agent immobilier, une minisérie adaptée des propres nouvelles de Etgar Keret. Et plus précisément auprès de la chaîne Arte, qui prouve une fois de plus que l’on peut faire des séries télé hors des standards et des codes habituels.
UN AGENT IMMOBILIER HORS DU COMMUN
Que ce soit dans le ton ou le format, L’Agent immobilier est sans conteste une série télé qui sort des sentiers battus. Tout à la fois insolite et insolente, la minisérie se joue allègrement des codes et dépoussière quelque peu le genre. Mâtinés de fantastique et de burlesque, les quatre épisodes se dégustent avec délectation, le téléspectateur se trouvant porté par le style ô combien singulier et décalé des deux auteurs.
Ajoutez à cela un sens pointu du casting (Eddy Mitchell est jubilatoire dans le rôle du père sans filtre et Mathieu Almaric époustouflant dans celui du anti-héros hagard et dépassé) et vous obtenez une minisérie qui frise le sans-faute.
UNE ŒUVRE ÉTONNANTE
À la confluence du drame sordide, de la comédie loufoque et de la poésie fantastique, L’Agent immobilier est une œuvre étonnante qui surprend autant qu’elle charme. Et si la minisérie séduit autant, elle le doit en grande partie à son interprète principal, tant Mathieu Almaric est exceptionnel de justesse et de drôlerie tout au long des quatre épisodes. Après avoir récemment brillé dans la cinquième saison du Bureau des légendes, l’acteur français démontre une fois de plus qu’il est l’un de nos meilleurs comédiens.
EN RÉSUMÉ
Grâce à un Mathieu Amalric au sommet de son art, L’Agent immobilier est une minisérie qui se regarde avec un réel plaisir.