Philippe Besson – Dîner à Montréal [critique]
18/1/2021
Deuxième volet du triptyque autobiographique de Philippe Besson, Dîner à Montréal est un roman dans la veine du précédent, soit passionnant et admirablement bien écrit. Bien que très court, l’ouvrage emporte par la grâce qui se dégage de ses pages. L’auteur se livre à nouveau sans retenue et m’a une fois de plus complètement conquis.
Dîner à Montréal narre la rencontre fortuite de Philippe Besson avec Paul Darrigrand dix-huit ans après les événements relatés dans Un certain Paul Darrigrand. Alors en dédicace dans une librairie de la ville Canadienne, l’auteur Charentais se trouve pris de court lorsqu’il voit soudain son ancien amant lui faire face. Il propose alors à ce dernier un dîner. Le repas va être l’occasion pour les deux hommes de se remémorer des souvenirs et de tenter d’obtenir des réponses à des questions qui n’en avaient jusque-là pas eu.
DÎNER VOYEURISTE
À l’exception des premiers chapitres, Dîner à Montréal, comme son titre le laisse entendre, se passe entièrement à la table d’un restaurant, lors d’un dîner de retrouvailles entre Philippe Besson et Paul Darrigrand. Et, en tant que lecteur, nous assistons au dépouillement intime de Philippe Besson, à la mise à nue de ses sentiments. La rupture avec Paul Darrigrand a été pour lui une véritable déchirure et a ouvert une béance qui a façonné ce qu’il est devenu par la suite. J’imagine ce roman comme une sorte de catharsis pour l’auteur – une façon de tourner définitivement la page ? La confession est en tout cas passionnante.
Et si lire Dîner à Montréal relève quelque peu du voyeurisme, il n’y a aucune gêne à avoir puisque c’est Philippe Besson lui-même qui ouvre la porte afin que nous puissions assister à ces échanges d’ordre intime.