Chrétien de Troyes – Érec et Énide [critique]
03/08/2021
Premier roman de Chrétien de Troyes contant la légende arthurienne, Érec et Énide aurait été écrit au cours de l’année 1170 – le conditionnel est de rigueur car il est difficile de dater avec certitude les écrits du Moyen Âge. Et si Érec, fils de Lac, n’est pas le plus connu des chevaliers de la table ronde, son histoire n’en est pas moins passionnante.
Lorsque le roi Arthur organise une chasse au cerf blanc le jour de Pâques, Érec décide de ne pas y participer pour escorter la reine Guenièvre. Sur le chemin, une des servantes de la reine est malmenée par un nain. Érec le suit pour lui demander justice, arrive dans une ville où il rencontre Énide, en tombe amoureux, et l'épouse après avoir vaincu son rival. Pour éprouver l’amour de sa femme, Érec part avec elle à l’aventure.
QUE TRÉPASSE SI JE FAIBLIS !
Écrit à l'origine en ancien français et en vers, Érec et Énide est de nos jours et à ma connaissance, disponible uniquement en prose. La traduction explique et justifie ce passage à la prose : en effet, il aurait été difficile de garder la longueur des vers et les rimes de ces derniers en traduisant le texte d'origine en français contemporain. Et si le lecteur perd au passage le plaisir de la lecture d'un texte versifié, l'intérêt du roman ne s'en trouve pas mis à mal, bien au contraire.
En effet, ce premier roman arthurien de Chrétien de Troyes est passionnant de bout en bout. Si Érec et Énide ne pose pas encore les bases de la quête des chevaliers de la Table Ronde – la quête du Graal –, il pose en revanche celles du roman de chevalerie, acte fondateur du genre.
Bien qu'ayant près de 850 ans, le récit du poète troyen n'a rien perdu de son intérêt, croyez-moi !