Chrétien de Troyes – Lancelot ou le Chevalier de la Charrette [critique]
12/08/2021
Rédigé en parallèle à Yvain ou le Chevalier au lion, Lancelot ou le Chevalier de la Charrette est le quatrième roman arthurien de Chrétien de Troyes, et le premier à introduire du fantastique dans son récit. Un fantastique certes léger, mais qui donne au roman un autre ton que celui présent dans les précédents ouvrages du poète médiéval. Un ton légèrement différent donc, mais qui ne change rien au résultat final : le lecteur se trouve une fois de plus emporté dans un récit passionnant.
La reine Guenièvre, dont est secrètement épris Lancelot, est enlevée et retenue contre son gré par Méléagant. Bien décidé à la délivrer, Lancelot se lance alors dans une quête qui lui fera vivre sept aventures différentes et l’obligera à consentir à de nombreux sacrifices.
JE PRÉFÈRE VOUS TUER DE MES PROPRES MAINS
Lancelot ou le Chevalier de la Charrette marque donc une rupture avec les précédents romans de Chrétien de Troyes qui nous sont parvenus. En effet, en plus de l’introduction d’éléments fantastiques, il est pour la première fois fait mention d’un amour qui n’est plus uniquement courtois et platonique, mais bel et bien physique. Certes rien de bien graveleux ou torride, nous sommes au moyen-âge, mais des mentions malgré tout explicites. Et si dans Kaamelott Lancelot préfère ne pas consommer sa relation avec la reine, dans le roman de Chrétien de Troyes, il lui met sévère durant toute une nuit !
De l’amour, du désir, des duels, des combats, de l’épique, du fantastique, un brin de mysticisme, Chrétien de Troyes, dans Lancelot ou le Chevalier de la Charrette, brosse un récit homérique passionnant et jamais désuet.