Chrétien de Troyes – Perceval ou le Conte du Graal [critique]
15/08/2021
Dernière œuvre authentifiée de Chrétien de Troyes, Perceval ou le Conte du Graal est également une œuvre inachevée. Composé entre 1181 et 1191, ce roman est différent des autres ouvrages de son auteur, et un peu moins prenant. La faute en grande partie à cette fin abrupte, au récit inachevé qui laisse le lecteur sur sa faim.
Après la mort de son mari et de deux de ses fils, une femme se cache dans une forêt du Pays de Galles avec son dernier enfant, Perceval. Pour le préserver, elle l'élève loin de la civilisation dans l'ignorance complète du monde et de la chevalerie qui lui a déjà pris deux fils. Malgré toutes les précautions de la mère, Perceval rencontre un jour un groupe de chevaliers portant des armures brillantes. Il en est si enthousiasmé qu'il décide de quitter aussitôt le refuge et sa mère, malgré les supplications de celle-ci, qui est persuadée que Perceval se fera tuer au cours de ses aventures. Le jeune homme se rend alors à la cour du Roi Arthur où une jeune fille lui prédit un grand avenir, malgré les railleries de Keu, le sénéchal du roi.
C'EST PAS FAUX
Voilà, après quinze jours de lecture intensive, je termine le cycle arthurien de chrétien de Troyes en refermant Perceval ou le Conte du Graal. Et si le cycle dans son ensemble est de très bonne facture, ce dernier roman m'a laissé sur ma faim à cause de sa fin abrupte – ou plutôt devrais-je dire de sa non-fin. En effet, Chrétien de Troyes étant très certainement décédé en cours de rédaction, le roman n'a pas de fin. Officiellement, en tout cas, car au moins quatre continuateurs ont tenté de mener le roman à son terme.
On ne saura donc jamais ce que Chrétien de Troyes avait prévu comme dénouement pour Perceval. Malgré cela, le cycle arthurien du poète demeure ce qu'il se fait de mieux dans la littérature médiévale française.