Colson Whitehead - Harlem shuffle [critique]
31/12/2022
Après avoir été plus qu’emballé par les deux précédents romans de Colson Whitehead – tous deux récompensés par le prestigieux prix Pulitzer –, je me suis jeté sur Harlem shuffle, le nouveau livre de l’auteur américain. Un ouvrage cette fois-ci dépourvu de base historique et – cause ou conséquence ? – beaucoup moins prenant.
Époux aimant, père de famille attentionné et fils d’un homme de main lié à la pègre locale, Ray Carney, vendeur de meubles et d’électroménager à New York sur la 125e Rue, « n’est pas un voyou, tout juste un peu filou ». Jusqu’à ce que son cousin lui propose de cambrioler le célèbre Hôtel Theresa, surnommé le Waldorf de Harlem – quatrième de couverture.
BLACK MIC-MAC
Basés sur des faits historiques, les deux précédents romans de Colson Whitehead ont remporté un succès tel que l’auteur américain a eu l’insigne honneur de devenir double récipiendaire du prestigieux prix Pulitzer, un exploit que seuls Booth Tarkington, William Faulkner et John Updike étaient parvenus à réaliser avant lui. Harlem shuffle ne lui aura pas permis de faire la passe de trois, et cela est compréhensible.
En effet, si Harlem shuffle est un roman plaisant – Colson Whitehead n’a plus rien à prouver en matière de talent d’écriture brut –, l’absence de dimension historique fait que cet ouvrage souffre la comparaison avec ses deux prédécesseurs, et ce bien qu’il soit d’honnête facture. C’est le problème quand on habitue le lecteur à du grandiose…