Georges Feydeau – L'Hôtel du Libre-Échange [critique]
05/12/2022
Représentée pour la première fois à Paris le 5 décembre 1894 au théâtre des nouveautés, L’Hôtel du Libre-Échange est l’un des plus grands succès de Feydeau (plus de 350 représentations à l’époque) et l’une de ses pièces les plus adaptées par la suite. Mais bizarrement, de celles que j’ai lues au moment où j’écris ces lignes, c’est la pièce du vaudevilliste qui m’a le moins emballé : elle est juste bien alors que les autres sont géniales.
Pinglet, entrepreneur en bâtiment marié à une femme peu séduisante, est épris de l'épouse de son ami et associé, l'architecte Paillardin. Celui-ci devant s'absenter, Mme Paillardin, lassée de l'attitude cavalière de son mari, accepte le rendez-vous secret que lui fixe Pinglet. Les deux terminent leur soirée dans un hôtel de dernier ordre, l'hôtel du libre échange. Ce qu'ils ignorent, c'est que Paillardin s'y trouve également. De plus, personne ne se doute que l'hôtel est aussi le lieu de rendez-vous de la bonne de Pinglet et du neveu de Paillardin. Enfin, personne ne sait que Mathieu, un ami de province descendu à Paris avec ses quatre filles, loge lui aussi à l'hôtel du libre échange. La table est donc mise pour que se multiplient mensonges et quiproquos – wikipédia.
LE PRESQUE COCU
L’Hôtel du Libre-Échange m’a beaucoup moins emballé que les autres pièces de Feydeau mais je suis bien en peine au moment d’expliquer pourquoi, la recette appliquée ici étant la même que d’habitude. Quiproquo, adultère, personnages naïfs, tout est là mais la mayonnaise ne prend jamais vraiment. En tout cas beaucoup moins que dans Chat en poche ou Le Système Ribadier, par exemple.
Mais attention, si L’Hôtel du Libre-Échange est qualitativement en deçà des pièces précitées, elle n’en demeure pas moins agréable à lire.