Giosuè Calaciura – Passes noires [critique]
27/11/2022
Édité en 2005 dans notre pays, Passes noires est un roman traitant d’un sujet délicat et – malheureusement – universel : l’esclavage et la servitude dont sont victimes certaines femmes arrachées à leur Afrique natale pour être prostituées de force dans de nombreuses villes européennes. Hélas, malgré son terrible sujet, le premier roman de Giosuè Calaciura traduit en français ne m’a pas embarqué, la faute incombant au style de l’auteur qui, je dois le dire, ne me convient pas du tout.
Passes noires, conte des mille et une nuits de brutalité et de solitude, donne à voir la déchéance et la détresse des femmes venues au monde pour l'esclavage et l'injustice. Arrachée à son Afrique natale par des négociants de chair fraîche, la jeune Fiona échoue dans un port italien où elle rejoint l'Amie chère, Cendrillon et la Boiteuse, pour vendre son corps dans les obscénités et les humiliations des soldats, étudiants, pères de famille, magistrats, marchands de fritures et prélats qui dévorent les filles à vil tarif, sous l'œil mort de la sainte patronne de la ville – quatrième de couverture.
LA TRAITE
Passes noires est un roman court et heureusement. Car si son sujet est ô combien délicat et que j’en sais gré à l’auteur de le traiter au travers d’une fiction pour dénoncer cette abjection, le style, lui, ne me sied guère. De longues phrases où sont noyés les dialogues et les descriptions, succinctes, qui donnent l’impression de flotter dans un brouillard épais et qui m’ont laissé sur ma faim.