Jean Teulé – Crénom, Baudealire ! [critique]

Il existe tant de bon(ne)s auteur(e)s dans la littérature mondiale et si peu de temps pour lire, qu’il faut qu’ils/elles meurent pour que je prenne le temps de me pencher sur les œuvres de certain(e)s. C’est triste mais c’est la vie, et il faut que je me résigne à admettre que cette dernière ne sera pas assez longue pour que je lise tout ce qui me fait envie ! Le décès de Jean Teulé m’a donc poussé vers Crénom, Baudelaire !, un roman barré et jouissif. Never mind the bollocks, here’s Charles Baudelaire !

Si l'œuvre éblouit, l'homme était détestable. Charles Baudelaire ne respectait rien, ne supportait aucune obligation envers qui que ce soit, déversait sur tous ceux qui l'approchaient les pires insanités. Drogué jusqu'à la moelle, dandy halluciné, il n'eut jamais d'autre ambition que de saisir cette beauté qui lui ravageait la tête et de la transmettre grâce à la poésie. Dans ses vers qu'il travaillait sans relâche, il a voulu réunir dans une même musique l'ignoble et le sublime. Il a écrit cent poèmes qu'il a jetés à la face de l'humanité. Cent fleurs du mal qui ont changé le destin de la poésie française – quatrième de couverture.

NEVER MIND THE BOLLOCKS, HERE’S CHARLES BAUDELAIRE

Biographie romancée et jubilatoire, Crénom, Baudelaire ! est une petite pépite. La personnalité dissolue de Baudelaire adjointe à l’humour corrosif de Teulé donne naissance à un roman autant hilarant que licencieux – un roman qui avait donc tout pour me plaire ! Si l’auteur s’est évidemment énormément documenté pour écrire ce livre, impossible de savoir ce qui tient de la biographie et ce qui tient de la fiction mais ce n’est absolument par grave car, aspiré par le talent de Jean Teulé, on oublie la biographie pour se laisser emporter par ce Baudelaire qui emporte tout sur son passage.

J’ai malheureusement dû attendre que Jean Teulé meurt pour le découvrir, mais je ne vais pas laisser passer beaucoup de temps pour dévorer ses autres ouvrages !