Joffrine Donnadieu – Chienne et louve [critique]
03/12/2022
C’est auréolé du prix de Flore 2022 que Chienne et louve, le second roman de Joffrine Donnadieu m’a fait de l’œil. Alléché par sa quatrième de couverture annonçant une relation entre deux personnes que tout oppose, à commencer par l’âge, je n’ai pas été déçu du résultat.
Romy, vingt ans, arrive à Paris avec le rêve d’être comédienne. Pour subsister et payer le Cours Florent, elle travaille dans un club de strip-tease à Pigalle. Odette, vieille fille de quatre-vingt-neuf ans, la loge contre un loyer modique et un peu de compagnie. String à paillettes et crucifix devront faire bon ménage. Deux femmes s’apprivoisent, entre chien et loup. Elles nouent une relation faite de fascination et de dépendance, se renvoyant en miroir leurs corps meurtris, leurs solitudes, leurs folies, leurs enfances volées et surtout leur désir de vivre. Dans cette emprise mutuelle, jusqu’où seront-elles capables d’aller ? – quatrième de couverture.
ENTRE CHIENNE ET LOUVE
C’est en s’inspirant de sa propre vie que Joffrine Donnadieu – elle est arrivée sans le sou à Paris depuis sa Lorraine natale à 17 ans pour suivre le Cours Florent – a eu l’idée d’écrire Chienne et louve. Reprenant le personnage de Romy déjà présent dans Une histoire de France, son premier roman, l’auteure touloise raconte les galères que cette dernière doit traverser pour pouvoir gagner de quoi vivre et payer son adhésion mensuelle au Cours Florent.
Le prix de Flore distinguant « de jeunes auteurs prometteurs, au talent insolent et original », on comprend aisément pourquoi le jury a décidé cette année de récompenser Joffrine Donnadieu tant cette dernière, dans Chienne et louve, fait étalage d’un style singulièrement moderne. Un agréable moment de lecture.