John Fante - Demande à la poussière [critique]
18/9/2020
Demande à la poussière est très certainement le roman le plus populaire de John Fante et il était tout naturel que ma quête d'imprégnation des classiques de la littérature me pousse à le lire un jour ou l'autre. C'est donc désormais chose faite et je dois dire que l'ouvrage mérite sa réputation. Quel bonheur de lire ce récit ancré dans son époque avec son langage certes vieillot et populaire, mais ô combien jouissif !
Pendant la grande dépression, Arturo Bandini est un écrivain tourmenté et fauché vivant dans un hôtel résidentiel de Los Angeles. Errant dans la ville, il va faire la connaissance de Camilla Lopez, une serveuse d'origine mexicaine au tempérament fougueux. Commence alors une relation amour/haine destructrice pour le jeune homme.
ARTURO VS CAMILLA
Si Demande à la poussière est un roman semi-autobiographique et que c'est la première chose que l'on lit à son sujet, là n'est pas son intérêt pour moi ; non, tout le charme de ce livre est dans la langue utilisée par John Fante. Si le langage d'Arturo Bandini sonne quelque peu désuet en 2020, il est parfaitement raccord avec l'époque du récit et donne au roman un aspect pittoresque jubilatoire – quelle délice de lire des expressions telles que « je m'en battais l’œil ».
Ajoutez à cela un personnage truculent et une histoire somme toute banale mais somptueusement écrite, et vous obtenez les prémices du réalisme sale, un style littéraire sans fioritures mais pourtant sacrément bien chiadé !