Jules Verne - Vingt mille lieues sous les mers [critique]
11/4/2018
Jules Verne se démarque de ses collègues écrivains du XIXe siècle en proposant des romans d’aventures ou d’anticipation, alors que cette époque était plutôt tournée vers le Réalisme et le Romantisme. Le français intégrait également bon nombre de données scientifiques dans ses ouvrages, contribuant ainsi à leur vulgarisation. Bien lui en a pris puisque, selon l’Index Translationum (un index des traductions géré par l’UNESCO), Jules Verne est aujourd’hui le deuxième auteur le plus traduit, juste derrière Agatha Christie ; ceci n’a rien d’étonnant vu que la plupart de ses romans sont de très bonne facture. Cependant, la réputation de certains d’entre eux semble surfaite – c’est le cas de Vingt mille lieues sous les mers, un roman indigeste.
VINGT MILLE LIEUES D’ENNUI
Disons-le sans ambages, si d'aucuns considèrent Vingt mille lieues sous les mers comme un chef-d’œuvre, sa lecture s’avère cependant être un véritable pensum. Pourtant, l'univers scientifique et visionnaire de Jules Verne est d’habitude passionnant. Mais là, les aventures du professeur Aronnax (non, le capitaine Nemo n'est pas le personnage principal du roman, juste le plus connu) ont toutes les peines du monde à susciter un quelconque intérêt, ces aventures étant noyées dans un fatras d'énumérations scientifiques interminables et imbuvables.
Pourtant, la vulgarisation est la marque de fabrique de Jules Verne et fonctionne parfaitement dans ses autres romans. Mais trop de vulgarisation tue la vulgarisation et, si la plupart des ouvrages de Jules Verne sont concis, celui-ci se trouve être bien trop long. Qui plus est, ne sachant jamais le pourquoi du comment, l'intrigue est, pour ainsi dire, insignifiante – à l'image de son dénouement qui est à l'avenant du récit, fade et sans grand intérêt.
Vingt mille lieues sous les mers est donc une énorme déception. La faute à un récit par trop didactique qui, en lieu et place du plaisir que son élogieuse réputation fait miroiter, transporte le lecteur d'ennui.
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