Mohamed Mbougar Sarr – La plus secrète mémoire des hommes [critique]
20/01/2022
Au départ, je n’avais pas prévu de lire La plus secrète mémoire des hommes, le quatrième roman de Mohamed Mbougar Sarr, récipiendaire du prix Goncourt pour cet ouvrage en 2021. Mais il se trouve que mon abonnement à Lire Magazine Littéraire touchait à sa fin au moment même où le mensuel proposait une offre de souscription proposant le roman en cadeau. J’ai donc profité de cette dernière pour faire d’une pierre deux coups et je ne le regrette pas, tant La plus secrète mémoire des hommes est un roman envoûtant et exceptionnel.
En 2018, Diégane Latyr Faye, jeune écrivain sénégalais, découvre à Paris un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l’inhumain. On a perdu la trace de son auteur, qualifié en son temps de « Rimbaud nègre », depuis le scandale que déclencha la parution de son texte. Diégane s’engage alors, fasciné, sur la piste du mystérieux T.C. Elimane, se confrontant aux grandes tragédies que sont le colonialisme ou la Shoah. Du Sénégal à la France en passant par l’Argentine, quelle vérité l’attend au centre de ce labyrinthe ? – extrait quatrième de couverture.
PRODIGE LITTÉRAIRE
Les éloges à l’endroit de La plus secrète mémoire des hommes fleurissent sur la toile, dans la presse, à la télé – partout ; et ces dithyrambes sont tout sauf exagérés. En effet le prix Goncourt 2021 est un roman d’une force extraordinaire, un livre aux ressorts romanesques formidables qui surprennent le lecteur sans cesse, un ouvrage majeur qui se doit d’être qualifié de chef-d’œuvre – un qualificatif qui n’est pas, dans le cas présent, galvaudé.