Molière – Dom Juan [critique]

Comédie en cinq actes et en prose considérée par ses exégètes comme l’un des chefs-d’œuvre de Molière et de la dramaturgie classique française, Dom Juan ou le Festin de Pierre est un régal où se mêlent bien des registres comiques, de la farce jusqu’à l’ironie la plus fine, tout en assumant un côté tragique bienvenu.

Dom Juan vient de quitter sa femme pour tenter d'enlever à son futur époux une jeune fiancée trop éprise de son prétendant pour que l'idée ne lui vienne pas de troubler leur bonheur. Puis il jette son dévolu sur de jeunes paysannes qu'il promet d'épouser. Sganarelle a beau timidement tenter de ramener son maître libertin dans le chemin de la vertu et de la religion, Dom Juan préfère les plaisirs transitoires de ce monde, si dangereux pour son salut, à l'espérance d'une béatitude infinie. D'autres pourtant l'avertiront « qu'une méchante vie amène une méchante mort » – quatrième de couverture.

Si le sujet du libertinage (au sens qui était celui de ce mot au XVIIe siècle) traité par Molière dans Dom Juan n’était pas nouveau à l’époque, ce dernier se l’est accaparé avec brio. Dans sa pièce, le plus célèbre des dramaturges français y noue une intrigue s’étalant sur un temps très court (les trente-six dernières heures de Dom Juan) mais qu’il parvient pourtant à rendre édifiante. Maintes fois adaptée par les artistes contemporains, la pièce est passée depuis bien longtemps à la postérité. Quant au personnage de Dom Juan, il est aujourd’hui associé par antonomase à un coureur de jupons. À lire et à faire lire !