Nathacha Appanah – Tropique de la violence [critique]
10/10/2021
Il est des livres dont on a jamais (ou presque) entendu parler mais qui, pour appâter le chaland, arborent fièrement des bandeaux vantant les nombreux prix littéraires – mineurs – qu’ils ont reçu. Tropique de la violence est de ceux-ci puisqu’il met en avant ses treize récompenses. Et le chaland facile que je suis s’est laissé appâter et ne le regrette pas.
Sur l’île française de Mayotte dans l’océan Indien, les enfants errent, sans foi ni loi. Moïse a été recueilli à la naissance par Marie, une infirmière, qui le couve comme un cadeau inespéré. Mais à l’adolescence, le garçon se lie avec Bruce, chef de gang animé par la rage et qui l’embarque dans l’enfer des rues. Dans ce pays magnifique et au bord du chaos, cinq destins vont se croiser et révéler la violence de leur quotidien.
TROPIQUE AU COMPTEUR, VIOLENCE DANS L’MOTEUR
Mayotte, tout à la fois région insulaire française et département d’outre-mer est une île où règne la misère et la violence. Ce sont ces deux facettes sombres de ce territoire que Nathacha Appanah, journaliste et romancière mauricienne vivant en France depuis 1998, a voulu dépeindre dans Tropique de la violence, son sixième roman. Et elle y parvient de manière convaincante, même si, à titre personnel, j’ai été quelque peu gêné par le style de l’autrice qui consiste à faire de longue phrases sans autre ponctuation que le point.