Stephen King – La Ligne verte [critique]

Souvent déçu par Stephen King lorsque ce dernier pratique l’horreur pure, je suis en revanche presque toujours subjugué lorsque l’auteur américain s’aventure hors de ses sentiers habituels. La Ligne verte ne déroge pas à la règle et le roman, captivant, se place haut dans mon top personnel, en bonne place à côté de Misery que je considère comme le chef-d’œuvre de M. King.

En 1932, Paul Edgecombe était le gardien chef du bloc E, le bloc réservé aux condamnés à mort du pénitencier de Cold Mountain. Aujourd'hui centenaire et vivant dans une maison de retraite, il se souvient. En particulier de John Caffey, un géant Noir condamné pour le viol et le meurtre de deux fillettes. Il se souvient comment des liens d'amitié très forts sont nés entre John et lui, comment il a découvert les pouvoirs de guérison extraordinaires du géant, et comment le doute sur sa culpabilité est né.

MISTER KINGLE

La Ligne verte est à l’origine un roman-feuilleton de six épisodes édités mensuellement et directement en format poche entre mars et août 1996. Réédités depuis en un volume unique, le lecteur peut désormais lire le roman d’une traite sans être obligé d’attendre un mois entre chaque épisode. Mais rassurez-vous, la puissance du récit n’est nullement altérée par une lecture linéaire.

Car La Ligne verte est, de ceux que j’ai lus, l’un des romans les plus puissants de Stephen King ; l’un de plus puissants et des plus émouvants également. Impossible de rester de marbre devant le personnage de John Caffey (Coffey en VO), ce géant simple d’esprit mais pourvu d’une empathie rare et d’un don divin se révélant malheureusement être plus une malédiction qu’une bénédiction. Tout en dénonçant le racisme et la peine de mort, Stephen King livre un récit poignant qui ne laisse pas indifférent et qui s’ancre durablement en nous.