Stephen King - Misery [critique]
2/5/2018
Si, en raison du fait que Misery est dénué de l’aspect fantastique habituellement présent dans ses ouvrages, Stephen King envisagea un temps de publier le roman sous son pseudonyme, il se résolut finalement à signer le livre de son propre nom, le public ayant découvert peu de temps auparavant qu’il se cachait derrière l’avatar Richard Bachman. Brillamment adapté au cinéma en 1990 par Bob Reiner – adaptation qui permit à Kathy Bates d’obtenir l’Oscar de la meilleure actrice pour sa prestation démoniaque –, le quatorzième roman du King occupe une place de choix dans son œuvre pléthorique, une place au sommet.
HUIS CLOS TERRIFIANT
Si Misery se trouve dépourvu d’éléments surnaturels, il n’en reste pas moins terrifiant – l’un des romans les plus terrifiants de Stephen King. Le huis clos mis en place par l’auteur américain est angoissant à souhait, et ce grâce à un antagoniste truculent et effroyable – l’un des méchants les plus effroyables de l’œuvre de l’auteur, voire de toute la littérature ! Comme à son habitude, King propose à ses lecteurs une intrigue savamment construite, des dialogues ciselés et creuse la psychologie de ses personnages mais, pour une fois, va à l’essentiel et ne se perd pas dans une psychologie trop fouillée s’étalant inutilement. Ce qui fait de Misery un roman digeste de bout en bout et pas un pavé qui aurait mérité d’être élagué comme Shining ou Salem, pour ne citer que ces deux-là
UNE ANGOISSE QUI MONTE CRESCENDO
L’un des points forts de Misery est l’effet crescendo qui se ressent à mesure que le récit avance. Annie Wilkes devient de plus en plus folle, Paul Sheldon est de plus en plus terrifié et de plus en plus mal en point, la tension s’empare peu à peu du lecteur qui angoisse de plus en plus au fur et à mesure qu’il tourne les pages. Les scènes où Annie Wilkes « pète les plombs » sont tout bonnement excellentes et gore à souhait : le lecteur jubile !
Misery est donc un excellent roman qui, entre autre, raconte comment l’idolâtrie peut tourner à l’obsession fanatique psychopathe.
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